WA GWAN « Jah Mé I Ka »
Retour en jungle touffue, en terres truffées de cascades, rivières sauvages et colorées.
Ne vous étonnez pas si je passe de gauche à droite sur la route. En Jamaïque, on conduit du côté « no pwoblem », celui où il n’y a pas de trous. Ce soir rendez vous aux Shades Club. Un club de strip tease réputé pour ses « Jamaican girls performances » . Celles qui semblent vibrer sur une autre fréquence. Tenues sophistiquées, brushing et lace délirantes, l’ambiance est 100% clichée familiale. Nous voila, dollars Jamaican en main, le nez humant les effluves d’un rhum hors d’âge faisant écho aux post léchés et engagés des BAD BITCH sur instagram racines du Dancehall. On lâche nos écrans pour une leçon de révélation twerk invitation au voyage. Aucune limite. La fascination est totalement indécente.. nasty. La Jamaïque ne serait pas la Jamaïque sans ses sound system. Plus tard, en pleine rue, les artistes testent grandeur nature la force de leurs nouveaux morceaux. Sauf qu’en Jamaïque, le dj n’est pas aux platines mais au micro. C’est le «selecter» qui choisit et passe les disques. » Hey selectaaaaa » . Dans un coin on roule des pétards à qui veut… Aussi accessibles qu’une baraque à frites, les vendeurs eux portent des sachets de weed épinglés à leur veste. À l’intérieur, des tiges entières sont proposées aux stands disposés en bouquets à côté de sacs de pop-corn et accolée aux immenses haut parleurs. Heuuu Jasmin ou Gingembre? Et bien que je semble être la seule personne qui ne fume pas à la chaîne, l’ambiance Marijuana enthousiast commence à me calmer elle aussi : j’ai lâché mon téléphone pour des vacances Eco responsables. Qu’elle semaine!
Changement d’atmosphère. Il est 11:00 et nous changeons du cash en pleine rue. On sillonne maintenant une nature mystérieuse où tout pousse à perte de vue… Bananiers, caféiers et blue mahoes (l’arbre national, une sorte d’hibiscus) cohabitent en harmonie . Au terme d’une ascension de deux heures et d’ enchainement de demies tours, sur ce qui semble être l’unique route du coin on s’enfonce dans un oasis tropical. Nichée au sommet des brumeuses Blue Mountains, le Strawberry Hill. Une demeure à l’architecture coloniale chasse gardée « du gratin britannique » ou émane une énergie quasi mystique. Point de musique tonitruante, aucune indication juste le ciel et les montagnes. Le peace and love dans toute sa splendeur. Après avoir montré patte blanche, décliné identité et groupe sanguin.. le lieu laisse place à une vue à 360° en totale harmonie avec la philosophie slow Life de l’île. L’hôtel qui domine la baie de Kingston possède l’une des plus belles piscine à débordement du monde. Au loin, Kingston et son million d’habitant nous tend les bras. Loin de la chaleur étouffante de la ville, c’est le point idéal pour découvrir les splendides plantations. À l’opposé de cette ambiance, le cadre plus apaisant des Blue Mountains permet la découverte d’un autre aspect de la Jamaïque un spa unique et proche de mère nature.. En habitué du domaine, portraits et disque d’or du pape du reggae ornent les murs – Bob Marley
Plus tard, retour à Ocho Rios. À regret. Chaussures d’eau aux pieds nous voila parties à l’assaut des Dunns river Falls, dédale de chutes d’eau mythique qui se déversent dans la mer .. on sirote une noix de coco jusqu’au moment où transformé en terrain de jeux pour rabatteurs arrivent les hordes de touristes! Nous fuyions. Direction Port Antonio pour rejoindre quelques kilomètres plus bas, une petite crique privatisée photoshopée où le sable immaculée dessine un décor irrésistible. Le temps semble s’être arrêté sur la plage envoutante de French Man’s Cove. Où sont nées autrefois carte aux trésor et légendes de pirates.. À peine s’être acquittée de la modique somme de 15 dollars tout de même que déjà le soleil décline. Paie ton quart d’heure balançoire. Toujours en quête de belles histoires, et bercés par les chants d’oiseaux, nous reprenons la route pour une dernière escale en Jamaïque authentique. À la sortie de la ville une pancarte indique Blue Lagoon, que déjà la nostalgie s’installe. Après les virages étourdissants surgissent villas et paillotes au-dessus de l’eau turquoise — le verdoyant Blue Lagoon. Une dernière immersion dans la culture reggae, ballade en bambou roaf et bâton de canne à sucre au bout des lèvres. Pure délice. À peine troublée par le moteur des bateaux de pêcheurs, au milieu de la végétation sauvage, la cabane en bois du dj en phase avec les éléments accueille une playist au rythme du reggae et de belles rencontres. Notre « bambou roaf » sillonne la puissance de l’océan, la puissance de la forêt tropicale, et la chaleur des Jamaïquains. Dernier
shooting tour de balançoire, c’est fatiguées que nous quittons Port Antonio.
Notre course se termine par la visite incontournable du marché d’ Ocho Rios et de notre rencontre « improbable » avec un herboriste. Sur ses étals vaisselles en allu, lingeries effeuillés, épices, racines, portrait Hailé Sélassié, branches et herbes en tout genre dont la célèbre qu’on ne présente plus rendent hommage à sa pharmacopée. Elixir, filtre et cure de jouvence en tout genre promettent de guérir le voisinage. Mais il va falloir songer à rentrer. De retour à Kingston on s’arrête au starbuks. BYE!
La beauté des paysages, l’émotion de rencontres formidables, de sourires, de partages, de bonnes adresses (des meilleurs sound systèmes) jalousement gardée que l’on partage exclusivement entre amis, du vrai dancelahll. “I mean real, real, real, roots, roots music”, tout cela rempli de clichés d’authenticité et d’humanité c’est cela la Jamaïque. Faire le plein de bonnes vibes et mettre la rencontre au coeur de ce voyage. Jamaica one love.
Bisous mais pas bisous.. c’est tout aussi mignon. Bon voyage!
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